CONFINES mais VEILLEURS et SOLIDAIRES

Je salue l’initiative de la rubrique « Confin’et vous ». Bravo à tous ceux qui osent s’y prêter ! N’étant pas très douée pour ce genre d’exercice, je vous transmets ce petit mot qui se veut porteur de ce que vous êtes nombreux à vivre durant ce confinement.
On n’ose pas dire ce que l’on fait. Ca nous paraît naturel, diront certains. Et pourtant, qu’il est important de partager ! J’ai envie de rapporter ce que je vois et entends.

Par initiative personnelle ou par l’appartenance à un service, un mouvement, un groupe, de nombreuses personnes sont en communication très régulière avec les aînés, les résidents en EHPAD, les personnes fragiles, isolées… Le téléphone fonctionne, et bien !

De véritables chaînes téléphoniques sont en place. Beaucoup d’écoute, d’échanges, de mots apaisants, réconfortants. Quel beau signe de solidarité !

Un élan de solidarité qui voit parfois ses limites : «  Je n’ai pas beaucoup de retour », « j’aimerais aussi que d’autres m’appellent », « parfois je n’ai pas le moral et je laisse un peu tomber : je suis comme Job ! »

Autour de nous, nombreux sont les services rendus : « Je ne suis pas sortie depuis le début du confinement. Ma voisine très aimablement me propose chaque semaine de faire les courses ! »

« Je n’ai plus d’encre dans mon imprimante, accepterais-tu de me photocopier des papiers importants ? » On se les passe par la porte « entrebâillée » laissant tout de même la place à un sourire.

Les familles migrantes hébergées sur notre secteur ont ressenti beaucoup d’inquiétude. On ne peut plus se voir, donner quelques cours de français, prendre ensemble le thé….. Les SMS réguliers sont d’autant plus importants et les familles répondent très chaleureusement à ces petits messages.
« J’ai envoyé un mot le premier jour du ramadan, et ça les a beaucoup touchés »

Solidarité aussi grâce aux « roues de secours », mais ils en parleraient mieux que moi : trajets pour les courses, les rendez-vous médicaux … ». Bravo !

« Nous prenons aussi le temps de prier, seules, ou grâce aux moyens de communication : télé et Internet. Nous nous sentons en union avec tous les paroissiens et beaucoup plus largement. »Porter nos frères dans la prière est une autre forme de solidarité.

N’hésitez pas à communiquer à votre tour.
La solidarité, c’est communicatif ! Plus en parle, plus elle se vit.
Et tout cela, ça nous permet de tenir debout ! et d’avancer beaucoup plus confiants en l’avenir ;

Qu’on se le DISE !                                                                        Marie-Thérèse

Autres témoignages


Je suis aide-soignante en Ehpad dans 2 établissements. En plus, j’ai une autre profession dans ces établissements, je suis animatrice en gérontologie.
Pour cette période très spéciale, les résidents ont besoin de se divertir car le confinement en chambre et le manque de présence des familles ne sont pas évidents pour eux.
En plus de mon travail, je suis bénévole à la protection civile depuis 24 ans. Pendant mes repos, je suis en 1ère ligne pour les personnes sdf ou réfugiés,… Qui sont malades covid ou suspicion. Ils ne peuvent retourner dans des centres d’accueil ou dans la rue,…
Je le fais pour m’occuper et m’éviter d’être trop toute seule à la maison. Je veux aider des personnes qui en ont besoin et de tous horizons.

Sylviane C

Dans une famille le couple et deux enfants (15 et 12 ans). Chaque jour et à tour de rôle, trois des membres « prennent soin » du quatrième qui a droit à faire part de ce qu’il souhaiterait manger, entre autres.

Une chaîne de solidarité s’est constituée autour de l’épouse et la fille d’un homme atteint depuis 50 jours par le coronavirus. Sortie depuis peu de sédation, il entame un long parcours de rééducation. Chaque jour Fabienne envoie un petit bulletin de santé de son mari et reçoit en retour le soutien des amis par la pensée, la prière.

– Un couple qui est en lien avec des personnes qui ont migré de leur pays, reçoit des appels de certaines qui ont croisé leur route parfois depuis plus de 10 ans. Elles se manifestent pour prendre des nouvelles.

– Des résidentes d’une maison de retraite, confinées dans leur chambre, se retrouvent sur leur balcon tous les après- midis à 16 H 30 pour chanter ensemble. Celle qui a lancé l’initiative a connu la résistance, l’emprisonnement et elle continue de lutter sous cette forme.

Recevoir des petits coups de fil des uns et des autres, fait vraiment du bien. On ne se sent pas seule ni oubliée. Le sentiment d’exister!!!!

Pour ma part, j’ai fait aussi de même et avant Pâques, j’ai essayé d’appeler chacun du groupe de convivialité pour prendre des nouvelles.

J’accompagne plus particulièrement un couple qui est seul et dont la fille habite loin. Leur fille commande au drive et je vais leur porter leurs courses chaque semaine. Et la dernière fois, nous avons pu nous connecter avec leur fille par messenger. Quelle joie de pouvoir la voir, et
voir leurs petits-enfants.

J’ai confectionné des masques (norme Afnor) en tissu coton pour eux mais aussi pour mes enfants et petits-enfants.

Au début du confinement, je crois que je passais chaque matinée à téléphoner à toutes les personnes que je connais et qui sont très seules. Cela m’a demandé beaucoup de temps mais certaines personnes étaient vraiment heureuses de communiquer et d’autres, très
inquiètes. Ce n’est pas grand-chose et j’ai un peu le sentiment de ne pas être assez utile mais la situation ne nous aide pas puisque nous devons aussi nous protéger et rester confinés. Alors aussi j’ai prié!!! Il nous reste encore cette action-là!

Le carême, Pâques et bientôt, l’ascension et la Pentecôte. Tous les moments forts de notre vie de chrétiens se vivent cette année dans le confinement…. Il a du bon car il nous laisse beaucoup de temps pour se ressourcer spirituellement, pour méditer, prier et sortir de cette épreuve grandi.
Nous n’en avons pas fini et l’avenir risque d’être très dur mais je garde l’espoir que la solidarité et la fraternité gagneront !