Lundi 13 avril 2020 Alléluia, vous avez dit alléluia ?

Alléluia, Christ est ressuscité. Chers amis, s’il y a un mot que nous sommes heureux de prononcer c’est bien : « alléluia », nous en étions privé pendant tout le carême. Il est le mot dans la liturgie qui exprime le plus la joie et l’allégresse de la résurrection, littéralement il signifie : « Louez le Seigneur » et au fond c’est bien qu’on ne le traduise pas, je m’explique…

D’un simple point de vue de la prononciation, ce mot « alléluia » nous oblige à ouvrir la bouche, comme lorsque nous nous exclamons et que les mots ne viennent pas tellement nous sommes surpris… « Ah ! ».

Alléluia, en le prononçant, un sourire peut même naturellement embellir notre visage, c’est plutôt agréable… surtout quand les difficultés du quotidien ou une mauvaise humeur passagère nous font serrer les dents.

Ceux qui prient l’office de la liturgie des heures le matin savent que cette prière débute par les mots suivant : « Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche publiera ta louange ». Il ne suffit pas d’être réveillé pour entrer dans la prière. Encore faut-il demander au Seigneur lui-même de nous disposer à le prier et particulièrement à le chanter, le louer pour ses merveilles, c’est même là notre premier devoir de croyant.

D’ailleurs, nous introduisons les autres offices du jour par : « Dieu viens à mon aide Seigneur à mon secours, gloire au père au fils et au Saint esprit pour les siècles des siècles amen, alléluia »

Comme si dire « alléluia » nous sortait du silence, celui dans lequel on s’enferme parfois  incapable de parler  ou comme ce grand silence de la nuit qui s’achève pour recevoir à nouveau le souffle de vie du Christ ressuscité et ainsi entrer dans la lumière d’une nouvelle journée.

Nous chantons aussi « l’alléluia » pour acclamer le Christ ressuscité qui se donne avec puissance et sagesse dans l’évangile proclamé parole de Dieu efficace et transformante.

Chaque jour qui commence est pour le chrétien un relèvement avec le Seigneur, une résurrection, un jour unique, un alléluia continué car il sait que par son baptême il est habité par l’Esprit de vie du Christ ressuscité, encore plus il est un autre  Christ, l’alléluia est son cri de naissance, son cri de victoire, de libération, son cri de mission ! J’allais dire son cri de guerre mais vous comprenez ce que je veux dire…

D’un point de vue biblique, le mot alléluia apparait dans le livre de Job, dans un certain nombre de psaumes de louange d’action de grâce, le Siracide, Jérémie.

Dans le nouveau testament on ne le trouve que dans le livre de l’apocalypse au chapitre 19 : une foule immense exulte de joie parce que le Seigneur Dieu règne sur l’univers, et tous se réjouissent « car elles sont venues les noces de l’Agneau » c’est L’Agneau immolé et vivant, le Christ mort et ressuscité uni à son Eglise qui se réjouit en rejoignant son bien-aimé.

Pour terminer, soyons particulièrement attentifs au livre des Actes des Apôtres que nous méditons durant le temps pascal. Nous découvrons Pierre qui le jour de la Pentecôte semble être transformé, libéré dont la parole est limpide et si percutante ; annonçant la mort et la résurrection de Jésus le Nazaréen, citant le psaume, il s’approprie les mots de David :

Je voyais le Seigneur devant moi sans relâche : il est à ma droite, je suis inébranlable.C’est pourquoi mon cœur est en fête, et ma langue exulte de joie (ps 15)

En d’autres termes, « je suis un alléluia » pour le Seigneur, ma vie est louange !

Cette annonce le presse tellement lui et Jean, qu’on leur interdira d’ailleurs d’enseigner et de parler « au nom de Jésus » ce nom qui fait des miracles.

C’est ce nom de Jésus dont nous parlerons si vous voulez bien la prochaine fois en abordant le dimanche de la miséricorde et sainte Faustine.

En attendant, puisque le confinement dure… quel autre traitement que l’action de grâce pour bondir de joie et sortir… de nous-même dans une louange au Christ ressuscité qui « fait toutes choses nouvelles » (Ap. 21,5) ! Alléluia !