Par le Père Jean-François Bourreau

Chaque année, l’Église célèbre le 1er novembre la fête de tous les Saints. Connus ou anonymes, ils ont tous reflété dans leur vie quelque chose de l’Evangile.

Mais comment devenir Saint?
Je laisse Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus nous guider sur ce chemin. Dans un de ses manuscrits adressés à la Mère Prieure du Carmel de Lisieux, elle livre ses confidences et ses découvertes. (Je garde intentionnellement son langage de la fin du 19ème siècle et même la ponctuation de son texte.) Le titre de ce texte pourrait être : “escalier de la perfection, ou ascenseur de la confiance ? ”. Voici un extrait :


“ Vous le savez, ma Mère, j’ai toujours désiré être une sainte, mais hélas! J’ai toujours constaté, lorsque je me suis comparée aux saints, qu’il y avait entre eux et moi la même différence qui existe entre une montagne dont le sommet se perd dans les cieux et le grain de sable obscur foulé sous les pieds des passants; Au lieu de me décourager, je me suis dit: “ le Bon Dieu ne saurait inspirer des désirs irréalisables, je puis donc malgré ma petitesse aspirer à la sainteté.

Me grandir, c’est impossible, je dois me supporter telle que je suis avec toutes mes imperfections. Mais je veux chercher le moyen d’aller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle. Nous sommes dans un siècle d’inventions, maintenant ce n’est plus la peine de gravir les marches d’un escalier, chez les riches un ascenseur le remplace avantageusement. Moi je voudrai aussi trouver un ascenseur pour m’élever jusqu’à Jésus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de la perfection.

Alors j’ai recherché dans les livres saints l’indication de l’ascenseur, objet de mon désir et j’ai lu ces mots sortis de la bouche de la Sagesse Eternelle: si quelqu’un est TOUT-PETIT, qu’il vienne à moi.

Alors je suis venue, devinant que j’avais trouvé ce que je cherchais, et voulant savoir, ô mon Dieu! ce que vous feriez au tout-petit qui répondrait à votre appel, j’ai continué mes recherches et voici ce que j’ai trouvé: Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous balancerai sur mes genoux!

Ah! Jamais paroles plus tendres, plus mélodieuses, ne sont venues réjouir mon âme, l’ascenseur qui doit m’élever jusqu’au Ciel, ce sont vos bras, Ô Jésus ! Pour cela je n’ai pas besoin de grandir, au contraire, il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus. Ô mon Dieu, vous avez dépassé mon attente et moi je veux chanter vos miséricordes.”

Pour Ste Thérèse, la sainteté n’est pas une perfection à conquérir, mais un don à recevoir dans la pauvreté du Coeur et de la confiance. En cette fête de Toussaint, que Thérèse de l’Enfant Jésus nous apprenne vraiment, la simplicité d’une vie confiante en l’Amour de Dieu. Lui seul peut faire de nous des saints !

Bonne fête de la Toussaint à tous !